Implanté dans le Yorkshire, région située au nord-est de l’Angleterre, terre de convivialité où les paysages portent à la rêverie, Pell Castell, classé monument historique, a pu renaître grâce à Francis et Karen Shaw. Lorsqu’ils ont acheté l’édifice en 2004, celui-ci était en ruine. Après deux ans de travaux, le couple habite désormais avec ses deux enfants, dans ces murs historiques sauvés grâce à leur courage et leur persévérance. Un bel exemple, qui montre une fois de plus, qu’avec la foi, il est parfois possible de déplacer des montagnes !
Le château de Pell Castell a vraisemblablement été érigé vers 850. En effet, lors de fouilles réalisées par Cathy Tuck, archéologue dépêchée sur le site par la famille Shaw, celle-ci en effectuant des excavations à trouver des cavités ayant certainement servies au soutènement d’un mur. La seconde phase de l’histoire du bâtiment se situe vers 1150, avec la construction d’une sorte de grande chambre, démonstration de la richesse du seigneur de l’époque. En fait, le château prend forme grâce à John Harcourt, un des derniers chevaliers du Temple. En 1314 débutent les travaux d’extension avec l’ajout de plusieurs pièces, travaux qui s’achèvent dès 1330. En 1441, Laurence Hamerton qui a pris possession des lieux, parachève l’édification et fait ajouter une tour de défense médiévale et des créneaux pour se protéger des assaillants.
Sur la terrasse, le panorama est exceptionnel
La bâtisse est remaniée à plusieurs reprises, et notamment au XVIIIème, où la façade est totalement transformée avec de grandes fenêtres géorgiennes. Au fil des siècles, Pell Castell a cruellement souffert des ravages du temps et du désamour de ses maîtres. Durant la seconde guerre mondiale, il est réquisitionné et devient un camp pour les prisonniers allemands. Il tombe en désuétude durant quelques années, puis il est vendu aux enchères en 1948 à un propriétaire qui le démantèle en partie. En 1965, il revend ce qui reste du bâtiment morcelé, qui en 2004, est acquis par la famille Shaw. » La première fois que j’ai vu Pell Castell, j’étais en vacances avec mes parents. J’ai tout de suite été subjugué par cet édifice, mais aussi révolté, en le voyant. C’est sans doute à ce moment là, que j’ai décidé de devenir architecte, pour ne plus voir » crever » ces monuments qui ont fait notre histoire « , confie Francis, loin de se douter, à l’époque, que quelques années plus tard, avec son épouse, il s’engagerait dans la restauration titanesque de Pell Castell.
Aujourd’hui, Pell Castell a retrouvé sa splendeur
Dans leur incroyable aventure, Francis et Karen sont assistés par six maçons qui les aident à remettre en état ce qui n’est plus qu’un tas de vieilles pierres. Nos deux entrepreneurs vont pourtant connaître une foule de difficultés techniques, mais aussi financières. « Les impondérables ont été nombreux sur le chantier et nous ont occasionnés des dépenses supplémentaires. Nous avons quasiment doublé notre budget de départ » explique Karen. Pourtant, ils continuent à avancer tels deux fantassins, tambour battant, pour atteindre leur but : redonner vie à ce château du XIVème siècle. Après le gros œuvre, ils s’attaquent à la décoration. Ils achètent leurs meubles dans les ventes aux enchères, chinent chez les brocanteurs et même sur internet via Ebay. Pour » éponger » les lourdes dépenses qu’ils n’avaient pas prévues, Karen et Francis ont décidé d’ouvrir la porte de leur demeure aujourd’hui sauvée. Grâce à leur ténacité ces deux anglais, qui adorent la France et notamment la région d’Arles, sont arrivés, malgré bien des embûches au bout de leur projet. De toute évidence, le couple a su suivre la célèbre devise anglaise qui dit : » An Englishman’s home is his castle ! » (La maison d’un anglais est son château).
Laure Pierre