Un triplex très rock’n’roll !
La quarantaine dynamique, Carlos Pujol est un architecte-designer qui ne manque ni d’audace, ni de créativité ! Sa dernière prouesse ? La métamorphose de quatre studios vieillots en superbe loft avec une déco pour le moins décoiffante !
Né à Barcelone le 1er mai 1971, Carlos Pujol, migre vers les Ardennes françaises à l’âge de six ans, avec sa mère et ses quatre frères et sœurs. Son cursus scientifique le conduit à l’architecture, mais depuis toujours, il passe son temps à crayonner tout ce qui lui passe par la tête. C’est d’abord dans le domaine de la pub qu’il laisse s’exprimer son imagination fertile. Il s’y fait une place après avoir envoyé un mailing où il apparaît quasiment nu ! Son passage dans les principales agences de com’ et l’effervescence parisienne font bouillonner son sang catalan quelques années, jusqu’à ce que sa vocation profonde pour l’aménagement d’espaces et le design en général le ramènent aux sources. D’idées gracieusement offertes à son entourage à quelques commandes confidentielles, il fait son « bonhomme de chemin », jusqu’à ce qu’on lui confie des projets d’envergure : lignes de mobiliers, habitations, commerces, hôtels, restaurants. Il mène à bien des projets divers en Europe par ses compétences pluridisciplinaires.
La surface habitacle est passée de 166 m2 à 300 m2 !
A 41 ans, ce designer un « brin déjanté » qui avance tel un fantassin tambour battant, vient de transformer quatre petits studios vétustes situé dans un immeuble de Reims en un superbe triplex ! Il lui a fallu une sacrée dose de courage et de culot pour entreprendre la réhabilitation de cet immeuble appartenant à un couple de viticulteurs et situé dans le quartier Boulingrin en plein centre-ville de la capitale du Champagne. Cette bâtisse datant de la fin du XIXème siècle était à l’origine une ancienne grange à foin. Au cours du XXème siècle elle abritera sur deux étages des chambres de bonnes, puis des appartements. Ce chantier que l’on pourrait qualifier de titanesque a duré dix mois. Soixante-quinze tonnes de gravats ont été évacués avant d’entamer véritablement la phase de construction. « La plus grosse difficulté a été de créer le troisième étage, tant sur le plan administratif que technique, l’immeuble se trouvant dans un quartier historique » explique Carlos. L’ensemble de la charpente a été monté à soixante mètres par une grue de levage. Elle est passée au-dessus des toits riverains ! Celle-ci a permis une surélévation permettant la création d’une mezzanine-bureau et l’aménagement d’une terrasse. Une fois cette opération achevée, le bâtiment a été mis à nu. L’espace a été redistribué à l’aide de linteaux et de poteaux porteurs occultés par des cloisons sèches et faux plafonds en placo type BA13 et le chauffage a été installé. « Nous avons opté pour une pompe à chaleur air/eau qui alimente un plancher chauffant basse température, réversible pour tempérer la bâtisse ».
Aujourd’hui, ce loft rock’n’roll s’exprime pleinement dans la décoration sortie tout droit de l’imagination de ce créateur de génie qu’est Carlos. Objets insolites, récupérés… sont mis en scène dans chaque pièce. Ce triplex de 300 m2 peut être classé hors catégories ! Ici, pas de repère, pas de rideaux assortis à la couleur de la moquette… Derrière chaque porte, son lot de surprises. Inventivité, décalage, à quoi bon vouloir mettre des mots…
Par Laure Pierre