Une salle de bains correctement agencée permet d’optimiser l’espace disponible de votre pièce, tout en tenant compte de vos habitudes de vie et de vos exigences en terme de confort.
La salle de bains est une pièce de détente et de bien être. Elle concentre, dans un espace généralement réduit, de très nombreux réseaux et équipements qui doivent fonctionner dans une ambiance très humide. De ce fait, cette pièce présente des risques particuliers. Des règles très précises doivent être respectées, notamment pour l’installation électrique. La salle de bains comporte une douche ou une baignoire et un lavabo. Ces appareils sanitaires sont équipés d’une alimentation en eau froide et en eau chaude, ainsi que d’évacuations. La salle de bains peut également comporter une cuvette de WC. Son aménagement est bien entendu fonction de la surface de la pièce.
Une pièce humide
A chaque douche, la quantité de vapeur produite est de quelques centaines de grammes (soit environ un à deux verres d’eau). Cette masse d’eau doit être évacuée au fur et à mesure de sa production pour ne pas devenir un facteur de risque immédiat (risque de glisser sur le sol, de s’électrocuter) ou différé (moisissures, odeurs, pourrissement d’ouvrages en bois). Le seul moyen d’y parvenir est d’essuyer le sol et d’évacuer l’air humide vers l’extérieur en le remplaçant par de l’air neuf moins chargé en vapeur d’eau. Le principe général de fonctionnement d’un dispositif de ventilation est de faire entrer de manière continue de l’air par le séjour et les chambres et de l’évacuer par les pièces de service (cuisine, W-C, salles de bains).
Les équipements
Les lavabos, laves mains, bidets, receveurs de douche, cuvettes de WC sont traditionnellement en céramique émaillée. Ils sont maintenant disponibles, pour beaucoup d’entre eux, dans d’autres matières. On trouve ainsi des bacs à douche en matériau de synthèse, des lavabos en acier inoxydable ou en verre. Les baignoires sont disponibles en fonte émaillée, en acier émaillé ou en matériau de synthèse. Elles peuvent être équipées d’un système de brassage d’eau réalisé par injection d’air, d’eau ou d’un mélange air-eau éventuellement complété par de l’azote et réchauffé. Ces appareils, dits de « balnéothérapie » ou baignoires à brassage, fonctionnent grâce à l’énergie électrique. Les fabricants et les installateurs de ces équipements doivent respecter des exigences très précises destinées à garantir un fonctionnement sans risque électrique et sanitaire.
Le système de douche le plus répandu est constitué d’un bac, d’une douchette avec tuyau flexible et d’un rideau ou paroi de protection contre les éclaboussures. Sont maintenant également disponibles des cabines équipées où la douchette et son flexible sont remplacés par un ensemble de buses d’où l’eau jaillit en jet. Les lavabos et les cuvettes de WC, peuvent reposer sur le sol par l’intermédiaire d’une colonne, d’un socle ou bien être accrochés à une des parois de la salle de bains par l’intermédiaire d’un bâti-support spécialement adapté aux équipements. Avec ces appareils suspendus, le nettoyage du sol est facilité ainsi que l’accès pour entretien au siphon du lavabo. La robinetterie fait l’objet d’une offre très importante. On distingue les robinets séparés pour l’eau froide et l’eau chaude, les mélangeurs qui possèdent également deux têtes séparées mais une seule sortie, les mitigeurs qui permettent de régler la température de l’eau et son débit à l’aide d’une seule manette de commande. Certains mitigeurs, dits « thermostatiques« , sont conçus pour que la température de l’eau reste constante pendant l’utilisation du robinet. Pour aider au choix face à une offre abondante, il est conseillé de sélectionner des produits aux performances certifiées (solidité des appareils suspendus, bon écoulement de l’eau dans les bacs à douche, niveau sonore des robinets…).
La bonne implantation
Les murs et les cloisons doivent être assez solides pour que des équipements lourds (équipements sanitaires, ballon d’eau chaude) puissent y être fixés avec des moyens adaptés. Si ce n’est pas le cas, ils doivent être renforcés ou de nouvelles cloisons doivent être construites. Il existe des bâtis-supports adaptés aux différents types de cloisons et destinés à supporter les équipements suspendus. Il faut savoir que la masse d’une baignoire pleine est environ 150 kg, voire le double si elle est en fonte. Un plancher récent en acier ou en béton armé réalisé suivant les règles de l’art soutient sans difficulté cette charge. Un plancher ancien, surtout s’il est en bois peut se déformer sous une telle charge et aller jusqu’à l’effondrement. Pour limiter les efforts sur le plancher, Il est toujours préférable d’installer une baignoire contre un mur, porteur et d’éviter le milieu de la pièce. La vérification de la solidité et le renforcement éventuel, par un professionnel, du plancher de la future salle de bains ainsi que des précautions pour limiter les ruissellements d’eau et leurs conséquences permettent d’éviter des problèmes graves.
Bien étudier l’agencement
Une salle de bains correctement agencée permet d’optimiser l’espace disponible de votre pièce, tout en tenant compte de vos habitudes de vie et de vos exigences en terme de confort. Avant de l’aménager, vous devez tenir compte de vos habitudes de vie, des horaires d’utilisation et du nombre d’occupants. C’est votre utilisation qui détermine la place qu’il vous faut, les rangements, l’intimité nécessaire, l’éclairage… Bien souvent, la salle de bains est de surface modeste (5.5 m2 en moyenne). Il est donc primordial d’optimiser l’espace d’utilisation de chacun des éléments. C’est pourquoi, la salle de bains s’organise selon quatre zones.
- La zone toilette comporte le(s) lavabo(s) et les rangements. L’aménagement de cet espace doit favoriser la convivialité, ou chacun disposera ses effets personnels. C’est le lieu privilégier pour les soins du visage. Il comporte un lavabo, un miroir et de petits meubles ou 1 meuble avec 1 ou 2 vasques intégrées proposant ainsi plus de solutions de rangements et d’éclairages.
- La zone détente est celle du bain. Rectangulaire ou d’angle, vous pouvez choisir la forme de votre baignoire. Vous pouvez aussi créer une plage de baignoire qui permet la pose de différents objets. La surélévation du sol à l’aide d’une marche ou d’un podium, permet d’avoir la baignoire légèrement encastrée pour un accès plus facile.
- La zone tonique est celle de l’espace douche. Il doit être spacieux et facile d’accès. Aménagez-le carré ou arrondi, avec ou sans porte, avec paroi vitrée ou carrelée. Equipez-le d’une robinetterie avec douchette ou d’un système multijets pour une douche plus tonique. Sa conception sur podium assure l’accès de plain-pied dans la douche.
- La zone double WC est un espace qui se trouve dans la salle de bains ou dans une pièce annexe.
Les aires fonctionnelles
Il faut savoir que les aires fonctionnelles correspondent à l’espace minimum utile pour circuler dans la salle de bains : Pour la zone toilette, il faut prévoir 70 cm au moins devant le lavabo. Pour la zone tonique, il faut aussi prévoir 70 cm devant la douche pour y entrer et sortir sans accro. Pour la zone détente, la même dimension (70 cm) est proconisée. Pour la zone WC prévoir 60 cm devant la cuvette et un peu de place sur les côtés.
Pensez à l’aération de votre pièce
La présence d’une fenêtre offre la possibilité d’une aération de la pièce qui sera favorable à l’évacuation de la vapeur d’eau. L’emplacement des équipements sanitaires sera choisi, dans la mesure du possible, de manière à ce que l’ouverture de cette fenêtre soit aisée et ne nécessite pas de prendre des postures risquées (monter sur la baignoire… ). Lorsque cela est possible, la porte d’entrée dans la salle de bains s’ouvrira vers l’extérieur, de manière à secourir plus facilement une personne blessée ou atteinte d’un malaise qui se trouverait appuyée contre la porte. La persistance de mauvaises odeurs, la présence de moisissure, l’écaillage des peintures sont autant de signes d’une humidité importante. Il faut y remédier car les conditions ainsi créées sont néfastes pour la santé des habitants.
Attention, aux surfaces glissantes
L’eau augmente le risque de glissade sur des sols lisses (carrelages, revêtements plastiques). Il est essentiel de limiter toutes les causes de ruissellement : rideau de douche trop court ou usagé, porte de bac à douche s’égouttant à l’extérieur du bac… Les surfaces lisses des baignoires et des bacs à douche sont glissantes. Lorsque ces équipements sont encastrés dans le sol ou dans une estrade comportant des marches, le risque est augmenté. Une rampe ou une poignée permet de sécuriser l’accès et la sortie. Pour éviter les chutes et glissades, il est conseillé d’installer des bacs à douche et baignoires à fond antidérapant. La qualité des joints entre l’équipement et ces parois est primordiale pour éviter des infiltrations d’eau dont les conséquences peuvent être très importantes tant dans la salle de bains elle-même (pourrissement d’ouvrages en bois), que dans les pièces ou les logements voisins (dégâts des eaux). Qu’il soit posé sur le sol ou sur la surface d’un mur ou d’une cloison, un carrelage n’est pas un revêtement d’étanchéité : l’eau qui stagne sur le sol (fuites du réseau d’alimentation, rideau de douche trop court, joint défectueux entre la paroi et le bac à douche ou la baignoire…) ou qui ruisselle le long d’un mur peut s’infiltrer à travers les joints du carrelage.
Y. Rajot