Le Château de Mercuès s’impose comme un havre de paix au cœur du Quercy. Il semble sorti tout droit d’un livre de conte et fait partie de ces endroits que l’on imagine, que l’on rêve, que l’on invente sans jamais vraiment les entrevoir.
Mercuès, Mercurii, Mercure… à l’origine du site, le dieu du voyage. On retrace les origines du lieu à un camp fortifié de l’époque Gallo Romaine : le camp de Mercure « Castrum Mercurii » ainsi nommé pour avoir été un temple consacré au dieu romain du voyage, comme l’était son homologue Hermès dans la mythologie grecque. C’est de ce dieu comme de ce lieu que le nom du château de Mercuès prend ses racines, son nom. Perchés entre ciel et terre sur un promontoire rocheux, le château et ses tours crénelées dominent, depuis le Moyen-âge, les collines du Lot embrassant dans une échappée vertigineuse toute la vallée. Sa construction remonte au XIIIème siècle où il fut édifié par les Évêques de Cahors afin de protéger la ville. Il n’échappe pas à la Guerre de Cent Ans et aux guerres de religion durant lesquelles il est investi, pillé, brûlé. Il faut attendre le XVIIème pour que l’évêché transforme la vieille forteresse, affaiblie par des décennies de conflit, en château de plaisance et demeure pacifique enrichie à cette époque de terrasses, jardins suspendus et vergers. Un jardin d’Eden qui prend fin en 1904, au moment de la séparation de l’Eglise et de l’État. Il sera racheté dix ans plus tard par Jean-Louis Faure. En mai 1951, le Général de Gaulle, y séjourna déclarant : « Du Château de Mercuès, on voit monter vers soi l’Histoire ».
L’âme de son passé a été préservée
Quel que soit son propriétaire, le Château a toujours conservé l’âme de son passé ! Les deux acquéreurs suivants, Georges Hereil en 1966, père de la Caravelle, puis Georges Vigouroux en 1983, ne dérogeront pas à cette règle. Ce dernier entreprend alors une restauration titanesque jusqu’à la renaissance complète du site. Un lifting opéré notamment par de grands architectes tels que Francis Miguet, Jacques Lavedan, François Champsaur et Axel Letellier.
Une restauration titanesque
L’ensemble de la bâtisse se fait le décor intemporel et le théâtre quotidien d’une vie de châtelain ! Sur cinq étages, le château se fond dans un labyrinthe de couloirs, escaliers, terrasses et décrochements permettant l’accès aux chambres aux noms et styles différents, aussi luxueuses qu’atypiques, portant les souvenirs de huit siècles d’histoire. Dans la chambre baptisée « La Tour » on trouve un plafond escamotable permettant d’entrevoir la charpente du sommet de la tour, alors que la chambre de « l’Évêque » dispose d’un magnifique parquet classé orné d’un cadran solaire zodiacal en bronze. Le style Art Déco des années 1930 a également été choisi pour l’aménagement des pièces plus petites.
Un chai a été creusé à même la roche sous les jardins du château
Outre, la restauration de la bâtisse, Georges Vigouroux a souhaité restructurer le vignoble de Mercuès sur les croupes graveleuses environnantes, sur les communes de Caillac et de Mercuès. Un terroir argilo-calcaire idéal à la culture de la vigne. Parallèlement à celui-ci, le propriétaire a décidé d’entreprendre la construction d’un magnifique chai de vinification et de vieillissement, creusant à même la roche sous les jardins du château. Sous les voûtes en volutes de béton brut, on découvre une superbe perspective romano byzantine revue par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer, dominant d’impeccables alignements de barriques.
Laure Pierre
Merci pour cet article ! Histoire, gastronomie et Malbec, voilà qui résume à merveille l’esprit que nous insufflons au Château de Mercuès.