Cinquième d’une génération de ferronnier de père en fils, François Pouenat est à la tête d’une entreprise de ferronnerie éponyme, fleuron du patrimoine culturel français.
C’est avec son grand-père, Paul, que l’entreprise familiale de ferronnerie et de serrurerie prit une nouvelle tournure. Après avoir suivi les cours du soir des Arts Décoratifs, Paul fut dessinateur chez le célèbre Raymond Subes, puis collaborateur de Ruhlmann, Leleu, Dunand, avant de revenir dans l’entreprise familiale, que l’on peut nommer depuis ferronnerie d’art. Henri, son fils, voulait être architecte. Il entra aux Arts Décoratifs où il eut comme professeur Gilbert Poillerat, considéré à l’époque comme le plus talentueux des ferronniers. Son voyage à Paris lui fait connaitre des architectes, des décorateurs, travailler pour Jansen, Mercier… Quand il revint à Moulins, Henri maitrisait techniques de ferronnerie et dessin. Il était très apprécié par ces grands professionnels et était un vrai partenaire pour les prescripteurs. Dans les années 60, l’entreprise s’oriente vers la décoration d’intérieur et le design et fabrique des luminaires, du mobilier, et plus globalement de l’agencement décoratif.
Un parcours exceptionnel
Dans les années 80, l’entreprise familiale a acquis une renommée internationale, mais Henri Pouenat tombe gravement malade et décède en janvier 86. François, son fils, n’a que 17 ans et il est en apprentissage dans l’entreprise. Après la mort de son père, il part faire le tour de France chez les Compagnons du Devoir. Il arrêta prématurément son périple, car, avec le décès brutal de son père, et la crise économique qui pénalise l’univers de la décoration, l’entreprise familiale périclitait. A cette période, il rencontre deux associés et à trois décident de reprendre Pouenat Ferronnier. François, alors âgé de 25 ans est responsable de la production. L’entreprise se remet sur pieds et produit beaucoup de mobilier et luminaires pour des boutiques et des décorateurs. Au cours de cette collaboration, François travaille sur des projets publics très importants, comme les grilles du cabinet du Dauphin ou la grille du Saut du Loup au Château de Versailles, pour des grandes maisons de couture comme Dior. Il réalise des pièces de mobilier et ferronnerie pour Andrée Putman. Pour l’hôtellerie, il crée les luminaires du jardin d’hiver de l’Hôtel Meurice. En 2006, François part huit mois à Oran pour s’occuper de l’ensemble de la ferronnerie et du mobilier du Royal Hôtel.
Savoir-faire unique et exceptionnel
A son retour, il a réfléchi, mûri et sait qu’il a besoin de monter sa propre structure, de développer une entreprise de ferronnerie qui lui ressemblerait. Il souhaite créer, fabriquer, et mettre à profit le patrimoine familial dont il est l’unique héritier. En 2007, il quitte Pouenat Ferronnier pour créer sa propre structure. Aujourd’hui à 44 ans, ce fondateur et manager de l’entreprise de ferronnerie qui porte son nom va bien. Avec trois personnes à l’atelier et un dessinateur, l’entreprise se développe avec bonheur et cherche à engager encore trois autres personnes. Avec sa solide formation technique François s’intéresse aux artistes et les intéresse. Riche d’un patrimoine de centaines de dessins de son père, il édite avec parcimonie quelques pièces choisies. La justesse des proportions, la qualité du travail, les finitions parfaites, contribuent avec sa culture de l’histoire de l’art au rayonnement de son savoir-faire partout où ses chantiers le mènent. François Pouenat, 20, rue Joseph Marie Jacquard – 58640 Varennes Vauzelles. Téléphone : 03 86 38 04 85.
Quelques unes de ses créations