Célèbre par ses marais salants, Guérande, ville située au sud de la Bretagne en Loire- Atlantique, tire son nom du breton «Gwen Ra » (pays blanc), grâce à son « or blanc» qui est le sel. Les remparts construits durant les guerres de Succession par Jean de Montfort en 1343, constituent aujourd’hui l’image forte de cette petite cité du Moyen âge. Adossée aux fortifications et mitoyenne à la Porte Vannetaise, partie la plus ancienne de la ville, se trouve « La Guérandière », une grande et belle demeure en granit du XIXème siècle, emprunte de secrets et de tradition familiale.
Cette maison de maître, qui est restée endormie plus de vingt ans, est sortie de sa léthargie, grâce à Valérie Lauvray et sa maman Arlette, qui en la rénovant, ont toujours eu comme objectif de lui rendre son esprit d’autrefois. Toutes deux férues de décoration, chineuses « nées » et très bonnes bricoleuses, elles se sont donc attaquées à la rénovation, qui a duré presque quatre années. « J’ai tenu le rôle du maître d’œuvre et maman s’est davantage occupée de la décoration. La maison avait un potentiel relativement intéressant, mais il y avait pas mal de travaux à faire. En effet, elle est restée longtemps inhabitée et a été squattée à plusieurs reprises. Les dégradations étaient donc importantes, notamment sur les murs qui avaient souffert de l’humidité, engendrée par le manque de chauffage » explique Valérie. « Avant d’entreprendre la remise en état, nous avons fait une sorte d’inventaire, afin de conserver les éléments originaux intéressants, comme par exemple, la cage d’escalier en chêne massif, les cheminées en marbre, les vitraux d’époque signés de 1870, les boiseries, les parquets…».
Une atmosphère d’antan…
Pour recréer l’atmosphère d’antan, les deux femmes se sont inspirées des couleurs du carrelage d’origine, posé sur le sol du grand vestibule. Le bleu, le blanc, le beige, le rouge brique et le jaune vanille, sont ainsi devenus les tons dominants des peintures qu’elles ont elles-mêmes appliquées sur les murs. Car, il faut savoir, qu’à l’exception des travaux plus techniques, comme l’électricité, le chauffage et la plomberie, Valérie et Arlette ont tout fait toutes seules ! Dans chaque pièce, les meubles sont de famille ou ont été chinés chez les antiquaires et brocanteurs de la région. Restaurés, ils ont été patinés à l’ancienne, repeints ou cirés. Les tissus des tentures et rideaux qui habillent les fenêtres ou recouvrent bergères et fauteuils ont été achetés au Marché Saint-Pierre à Paris.
La verrière à l’ancienne procure un cachet inimitable
Valérie rêvait pour sa maison, d’une grande salle à manger. Elle a donc fait réaliser par Mathias et Gaël Luc, deux talentueux ferronniers d’art installés à Guérande, une superbe véranda à l’ancienne qui s’ouvre sur l’adorable jardin clos donnant sur les vieilles pierres des fortifications. Dans celui-ci, persistent encore quelques beaux arbres dont les fruits sont cueillis à l’été, et que Valérie transforment en délicieuses et gourmandes confitures «maison». Après avoir passé quelques heures à « La Guérandière », on constate, que dans les moindres détails, dans l’art de vivre comme pour la décoration, Valérie et Arlette, se sont appliquées avec délicatesse à redonner à cette demeure le charme d’une vraie maison de famille, qui fait le bonheur des hôtes qui y sont toujours fort bien accueillis. Laure Pierre