Une rue du 5ème arrondissement à Paris, deux appartements sombres, l’un au rez-de-chaussée et l’autre au premier étage. Comment concevoir avec ces deux espaces, un appartement de 150 m2 lumineux à l’esprit typiquement parisien ? C’est le défi qu’ont relevé les architectes Anne de Neuville et Didier Barray.
Aujourd’hui, les deux espaces sont réunis par un escalier, la cuisine semi enterrée s’emplit de lumière et tout le rez-de-chaussée a été mis à niveau pour une circulation plus fluide. Les architectes ont réaménagé les volumes du bas en créant un sanitaire destiné aux invités, associant un bois Wengé, des murs marron et un pan de mur en pâte de verre marron foncé. La pièce principale, le salon, offre un volume de 50 m2 et s’habille d’une bibliothèque magistrale de sept mètres de long inspirée de style Régence en chêne blanchi. Cette bibliothèque a fait l’objet d’un travail artisanal inspiré de documents historiques montrant le travail et la sculpture du bois à l’époque Régence.
Avant
L’originalité des fenêtres
Donnant à la fois sur la rue et sur la terrasse, des doubles portes-fenêtres et des fenêtres ont été conçues avec des volets intérieurs. Les architectes ont imaginé une mise en scène originale des fenêtres sur rue. Composées de double vitrage, elles sont recouvertes d’un film opaque. Entre les double vitrages, Anne de Neuville et Didier Barray ont créé une composition de voilage qui procure au salon une ambiance d’appartement classique parisien. Dans leur partie supérieure, les fenêtres laissent entrapercevoir le ciel. La cuisine, quant à elle, se remplie de lumière grâce à la création d’un œil de bœuf qui apporte une clarté indéniable.
Après
Au premier étage, les volumes ont été redistribués
Au premier étage, les volumes ont été redistribués pour créer deux chambres, un bureau, une salle de bains et une salle d’eau. Dans la chambre a été créée une double fenêtre. La salle de bains revêt un caractère particulier puisqu’elle s’inspire de la Belle Epoque avec des équipements et des luminaires 1900. Les murs sont revêtus de boiseries peintes en blanc. La porte est surmontée d’un œil de bœuf pour donner de la lumière sur le palier qui dessert les chambres. Une petite salle d’eau a été également créée. Décaissée, ses murs sont en pâte de verre, de couleur gris vert, avec un WC et une douche d’angle ainsi qu’un lavabo. Toutes les chambres possèdent des placards penderie intégrés, dans des couleurs crème. Les propriétaires se sont tournés vers des couleurs neutres pour répondre et se conjuguer avec les tapisseries, les rideaux et les dessus de lit glanés tout au long de leurs voyages. Le sol en marbre qui recouvre l’entrée au rez-de-chaussée est en harmonie avec le ton clair du parquet du salon, en chêne teinté grisée avec pose en point de Hongrie. Les deux étages sont reliés par un escalier tournant en bois avec une main courante en fer forgé au dessin original et complexe, une prouesse de l’artisan et qui lui confère un charme unique. Au premier étage, le parquet est en chêne naturel et posé à l’anglaise. Classe et sobriété caractérisent ce bel appartement parisien, qui grâce aux maîtres des lieux qui sont arrivés au bout de leur projet, offre un caractère authentique. LP
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