C’est pour s’échapper de Paris chaque week-end, que les propriétaires ont acheté ce presbytère du XVIIIème siècle situé à quelques encablures d’Auxerre et qu’ils ont entièrement réhabilité.
Cette habitation de 300 m2 avec dépendances, cour d’honneur et jardin de 3 000 m2 était l’ancienne maison du curé du village. A l’acquisition, les propriétaires, sous la bienveillance de l’architecte Didier Barray, ont refait les sols du rez-de-chaussée et au premier étage, l’électricité et la plomberie. Composé de huit pièces desservies par un escalier central, l’architecte a repensé la fonction de certaines d’entre elles, ainsi que la décoration qui datait de plus de vingt ans.
Distribution repensée
Au rez-de-chaussée, l’habitation disposait de deux salons, d’une cuisine située dans une galerie construite pour relier la bâtisse principale à l’une des deux dépendances et d’une salle à manger. Aujourd’hui, l’ancienne salle à manger a laissé place à une vaste cuisine et un corridor vitré qui conduit vers la galerie et vers le grand salon-salle à manger. Pour délimiter la cuisine du couloir, une paroi en verre et acier « esprit verrière » a été créée. La cuisine dispose d’un îlot central. L’ensemble du mobilier en bois blond a été conçu sur mesure (Menuiserie EGMB). Les plans de travail sont en marbre dépoli noir. L’ancienne cuisine située dans la galerie a été remplacée par une buanderie et une salle d’eau, haute en couleurs, avec un mariage réussi d’ocre et de bleu. Toujours au rez-de-chaussée, un autre salon possédait de belles boiseries en chêne qui avaient souffert du temps. En très mauvais état, elles ont été restaurées et reconstruites à l’identique. Pour réveiller l’ensemble, l’architecte a opté sur les murs pour un tissu tendu rouge en parfaite harmonie avec le vert anglais de l’escalier. Les sols ont été refait en pierre de Bourgogne avec des motifs géométriques personnalisés pour chacune des pièces : des cabochons dans l’entrée, des damiers dans la cuisine et des bandes rectangulaires dans le salon et la dépendance. Les fenêtres ont été habillées de tentures confectionnées dans des tissus lourds pour un tombé élégant et sont en parfait accord avec les couleurs des murs et sols.
Des chambres conçues comme de petits appartements
Au premier étage, un palier ouvre sur deux chambres conçues comme de petits appartements. Deux portes de chaque côté du palier desservent les vestibules puis les chambres et leurs pièces d’eau. La distribution de la chambre parentale a été repensée. Auparavant une salle d’eau dominait le parc et la chambre était exposée sur la cour d’honneur. Cette disposition a été inversée. Une salle de bains avec une douche à l’italienne et une baignoire design donne sur la cour et la chambre bénéficie désormais d’une vue plongeante sur le parc. Dans la pièce d’eau, des dalles de pierre grise ont été posées sur le sol et les murs ont reçu un patchwork de carreaux de ciment. Le mur de séparation chambre-salle de bains est doté d’un œil de bœuf pour laisser passer la lumière. Dans la chambre, l’architecte a conservé les placards d’autrefois qui ont été repeints en bleu. Au sol, une moquette couleur chamois a été posée. Deux chambres ont été décorées avec de la Toile de Jouy, ton gris bleu pour l’une, ton orangé pour l’autre. Les sols ont conservé leur tomette d’origine datant de 1871. La salle d’eau a été équipée d’une douche à l’italienne en mosaïque de Briare dans un camaïeu de vert et les murs teintés d’ocre oscillant entre le marron et le rouge. Enfin, au deuxième étage, l’architecte a préconisé une surélévation de la charpente pour faciliter la circulation dans les chambres. Le sol a été recouvert d’un revêtement coco et la salle d’eau joue avec les zelliges bleus et blancs. Après de longs mois de travaux, cette maison traditionnelle du XVIIIème siècle a aujourd’hui retrouvé tout son charme d’antan, pour le plus grand plaisir de ses propriétaires et leurs hôtes.
Laure Pierre
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