CGPA et la Fondation du Patrimoine ont signé une convention de partenariat triennale en juin 2011. Le mécénat de CGPA permet de soutenir le financement de projets de sauvegarde et de valorisation d’éléments de notre patrimoine bâti public. La rénovation de la statuaire de la cathédrale de Reims est l’un des 39 premiers projets soutenus par CGPA dans le cadre de ce partenariat.
Une souscription particulièrement fructueuse lancée par la Fondation du patrimoine a été abondée par CGPA pour la restauration de la statuaire située autour de la Grande Rose de la façade occidentale de la cathédrale. Cette partie porte toujours les blessures infligées par la Grande Guerre (bombardement incendiaire du 19 septembre 1914), aggravées par le temps et une dissolution de la pierre. Les statues colossales qui ornent les piédroits de l’arc de la Rose représentent les pèlerins d’Emmaüs. Les voussures racontent l’histoire de David et Salomon, rois-prêtres de l’ancien Testament. L’histoire de cette monarchie biblique donne l’exemple de la vertu aux rois de France presque tous couronnés dans la cité rémoise. Le projet porte sur les quinze statues suivantes, dont six présentes sur les voussures : le Pèlerin, le Goliath nord, le Goliath sud, David, le Chien, le Mouton, l’Arbuste, les Brebis et l’Arbre, la Reine de Saba et Salomon, Salomon et l’architecte Hiram, la Justice de Salomon (2 scènes) et Salomon en prière.
Notre-Dame de Reims est une cathédrale du XIIIe siècle, postérieure à Notre-Dame de Paris et Notre-Dame de Chartres, mais antérieure aux cathédrales de Strasbourg, d’Amiens et de Beauvais. Consacrée à la Vierge Marie, elle a été achevée au XIVe siècle. A Reims, les cathédrales successives ont toujours été construites sur le même lieu, gardant l’autel au même endroit. La cathédrale actuelle est la troisième construite. Il s’agit de l’une des réalisations majeures de l’art gothique en France, tant pour son architecture que pour sa statuaire qui ne compte pas moins de 2 303 statues. Elle est inscrite, à ce titre, au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991. Le prestige de la sainte Ampoule et la puissance politique des archevêques de Reims aboutirent à partir d’Henri Ier (1027) à fixer définitivement le lieu du sacre à Reims. Tous les rois de France capétiens, à l’exception d’Hugues Capet, Robert II, Louis VI, Henri IV et Louis XVIII, se sont fait sacrer dans la cité rémoise. Lorsque Louis IX se fait couronner en 1226, la cathédrale telle qu’on la connaît aujourd’hui est encore en construction. Le sacre de Charles VII en 1429 revêt une importance toute particulière, en cela qu’il inverse le cours de la guerre de Cent Ans grâce à la ténacité de Jeanne d’Arc dont une statue trône dans la cathédrale qui glorifie la royauté. Sur la façade, au centre de la galerie des rois composée de 56 statues d’une hauteur de 4,5 mètres, Clovis trône entouré de sa femme Clotilde et de Saint Rémi.
Une partie mineure de la façade reconstituée de manière ruiniforme
Bernard Poret, Président de la Société des amis de la cathédrale de Reims, accompagné de Christian Lecaille, chef du chantier, nous ont présenté le projet de rénovation consistant à remettre en l’état la majeure partie de la partie gauche de la Grande Rose, conformément à la rénovation qui a eu lieu en 1906. Traditionnellement la rénovation devrait s’inspirer celle de 1811, mais pour préserver une certaine harmonie, les travaux vont reproduire le style des statues de 1906, toujours présentes sur la partie droite de la Grande Rose malgré les bombardements. Une partie mineure de la façade va être reconstituée de manière ruiniforme afin de garder une trace de cet épisode dramatiquement historique pour la ville.
