La Maison de la Reine ouvre ses portes au public le 12 mai 2018, grâce au mécénat de Dior. Située au cœur du Hameau construit par Richard Mique pour Marie-Antoinette, entre 1783 et 1787, la bâtisse nécessitait une restauration complète. Celle-ci a été accompagnée d’un remeublement, selon le plus ancien état historique connu, celui conçu pour l’impératrice Marie-Louise, seconde épouse de Napoléon Ier. Pour la première fois depuis deux siècles, les visiteurs pourront découvrir l’extrême raffinement du décor intérieur, contrastant avec son apparence extérieure pittoresque et champêtre.
La restauration de la Maison de la Reine et du Réchauffoir, situé à proximité, était devenue d’autant plus nécessaire que leur état de vétusté interdisait l’accueil du public. Le programme engagé depuis 2015 a porté à la fois sur un assainissement des ouvrages et sur une restauration complète des structures maçonnées, des charpentes et des couvertures. La consolidation structurelle autorise désormais les visites guidées. Les sols, menuiseries et peintures ont été repris selon leurs dispositions précisées par les mémoires de travaux du XVIIIe siècle, ou selon l’aménagement effectué au début du XIXe siècle pour l’impératrice Marie-Louise, petite-nièce de Marie-Antoinette. La restauration du Réchauffoir, bâtiment annexe abritant cuisine et pièces de service (garde-manger, argenterie, dressoir, potager et four à pain) utilisé pour la préparation des repas servis dans la salle à manger de la Maison de la Reine voisine, permet d’évoquer le fonctionnement et la vie du Hameau sous l’Ancien Régime. La recomposition des jardins et des abords de ces bâtiments parachève l’opération. Les dispositions paysagères du Hameau sont rétablies comme dans les années 1930 : elles conjuguent l’état refait pour Marie-Louise en 1810 et quelques souvenirs des dispositions conçues pour Marie-Antoinette (l’escalier hélicoïdal, les jardins potagers …).
Remeublement exceptionnel
La restauration des décors intérieurs et le remeublement des pièces principales de la Maison de la Reine et de la Maison du Billard, qui lui est accolée, constituent un élément majeur de cette opération. Deux cents ans après la chute de l’Empire, les lieux retrouvent aujourd’hui leur raffinement conçu pour Marie-Louise et l’opposition souhaitée par les souveraines entre des dehors rustiques «en vétusté» et des intérieurs au luxe inouï. Maçons, menuisiers, charpentiers, chaumiers, électriciens, chauffagistes, peintres, jardiniers… de nombreux corps de métiers ont contribué à cette opération sous la conduite de Jacques Moulin, Architecte en chef des monuments historiques. Ébénistes, soyeux, passementiers, tapissiers, restaurateurs de textiles anciens, peaussiers, bronziers, sculpteurs sur bois, doreurs, autant d’artisans d’art ont concouru à cette réussite, sous la direction de Jérémie Benoît, conservateur général au château de Versailles, en charge des châteaux de Trianon. Les savoir-faire d’excellence des artisans d’art français sont ainsi, une nouvelle fois, mis à l’honneur.