Le château de Thoiry a été construit en 1559 par Philibert de l’Orme, l’un des plus grands architectes français de la Renaissance, familier de la science mathématique et notamment du Nombre d’or. En orientant ses perspectives sur les moments privilégiés de la course du soleil dans le ciel, et en ordonnant ses mesures sur la « proportion divine », l’architecte a mis ce château yvelinois en harmonie avec le cycle des saisons et les forces de l’univers.
Depuis plus de 450 ans, chaque 21 juin, au solstice d’été, le soleil se lève dans l’axe du château, au niveau du vestibule central qui a les mêmes proportions que celles de la chambre funéraire royale de la Pyramide de Chéops. On peut donc penser que sa construction a été influencée par des considérations ésotériques…
C’est au XVIme siècle que commence l’aventure du château de Thoiry, lorsque Raoul Moreau, Trésorier Général de l’Epargne et Conseiller du roi Henri II demande à l’architecte Philibert de L’Orme et au maître maçon Olivier Ymbert de lui construire un château. Raoul Moreau, savait qu’il n’y a d’espoir d’éternité que dans la quête de la vérité de son être. Il avait voulu que son logis, par sa situation dans l’espace et par ses proportions harmonieuses, soit accordé aux forces de la terre et du ciel pour créer une ambiance qui favorise ses études ésotériques. Du château, le panorama s’étend au sud jusqu’à la forêt de Rambouillet et, au nord, elle survole la vallée de la Seine et se perd à 30 kilomètres. Aujourd’hui, on peut penser que sa construction sur une colline avait un autre objectif que la vue. Si château semble limiter son ambition à servir l’art de vivre d’une famille seigneuriale à la campagne, au solstice d’été et au solstice d’hiver, il trahit son secret d’une manière flamboyante. En effet, tandis qu’au solstice d’été, le soleil semble sortir du grand plan d’eau pour s’élever dans le vestibule central, il se couche en illuminant les pièces du rez-de-chaussée au solstice d’hiver. Grâce à sa position dans l’espace, la bâtisse est un véritable « pont de lumière ».
Avec sa taille humaine et la sobriété de ses lignes, qui se découpent sur le ciel, l’édifice privilégie la beauté et la finesse de ses proportions architecturales sans ornementation superflue. Ici, l’ocre rouge des briques des corniches, des cheminées et des encadrements, et la couleur chaude du crépi et des pierres taillées s’éclairent sous le moindre rayon du soleil. Au solstice d’été, (et pendant huit jours avant et après), vu du parterre sud-ouest, le globe rouge du soleil apparaît dans la transparence du vestibule central à 10 km sur la ligne de crête dans l’axe nord-est du château. Au solstice d’hiver, pendant quinze jours, vu du perron nord-est, le soleil disparaît à l’horizon dans l’axe sud-ouest. Le relief a donc permis de faire du paysage un calendrier solaire grandeur nature, avec le château pour pivot, l’horizon comme cadran et les perspectives comme aiguilles, pour marquer les moments privilégiés de la course du soleil, à la limite entre le ciel et la terre.
Ces principes ésotériques de la Renaissance sont le contrepoint occidental du Feng Shui. Peu de sites convenaient à ce type de construction, car le château-pivot devait être sur le même plan que l’horizon-cadran. Thoiry, et l’horizon qui l’entoure sont à la même altitude, dominant de 50 mètres la plaine qui les sépare. Si l’édifice était plus bas que l’horizon, le soleil au solstice d’été apparaîtrait après l’heure de son lever et à droite de l’axe nord-est et au solstice d’hiver il se coucherait en retard et à gauche de l’axe sud-ouest. Si le château était plus haut que l’horizon, le soleil au solstice d’été apparaîtrait avant l’heure de son lever et à gauche de l’axe nord-est, et au solstice d’hiver il se coucherait en retard et à droite de l’axe sud-ouest. L’absence de lignes de crêtes au nord ne gêne pas car le soleil n’y va jamais. Une faille géologique émet des forces magnétiques. Ses belles proportions arithmétiques, géométriques et du nombre d’or font de ce mystérieux château un instrument qui capte les forces et les vibrations perçues par nos sens de l’équilibre, Thoiry mettant également ses hôtes en harmonie avec l’univers. Laure Pierre
Plus d’infos visite du château et réserve animalière : www.thoiry.net